Paroles de Tisserands

Le tissage au Ghana

Pays de l’or

Au XVIIIe siècle, au Ghana, les rois ashantis ont développé un véritable empire autour de la ville de Kumasi, grâce au contrôle de la production de l’or.

Le kente, vêtement de cour royale

Le principal tissage du Ghana est le kente. C’est une étoffe traditionnelle dans laquelle se drapaient, à la manière d’une toge romaine, les dignitaires politiques et sacerdotaux des grandes chefferies.
La soie n’était pas produite au Ghana mais vers 1730, Okupu Ware I, roi Ashanti, achetait de riches étoffes de toutes les couleurs à la Lybie ou à l’Europe. Dans le village de Bonwire, les tisserands du roi défaisaient ces étoffes dont ils mêlaient la soie au coton pour tisser les kentes, aux magnifiques couleurs variées.
Les motifs à la gloire du clan royal font appel à des fils jaunes, rouges, verts et noirs. Le jaune symbolise l’or, la grande richesse du pays.

Des motifs chargé de sens

Au Ghana, les deux grandes régions du kente sont la région Ashanti, et la région Ewe. Les étoffes Ashanti ont une ornementation qui joue sur la seule abstraction, tandis que les étoffes Ewe intègrent çà et là des éléments figuratifs. Chaque motif a une valeur symbolique. Les motifs n’ont pas qu’une signification possible. Le sens peut évoluer d’une époque à une autre, d’un tisserand à un autre.

Emblème de l’identité africaine

Aujourd’hui, le régime politique du Ghana et une république, mais les chefs traditionnels ont toujours prestige et pouvoir.
Kwame N’Krumah, premier président du Ghana indépendant avait remis à l’honneur le kente comme costume national. Il fut adopté par des leaders africains comme emblème.
Même si aujourd’hui, l’utilisation du kente s’est démocratisée, il est toujours un vêtement de prestige. Il est réservé aux cérémonies et aux festivités. Par exemple, le kente est porté à l’occasion de la naissance du premier enfant d’une femme. Il est utilisé dans les rites funéraires. Les ecclésiastiques utilisent également le kente dans leurs cérémonies religieuses.
Les grands couturiers commencent à intégrer le kente dans la confection.