Bilan du festival 2011

 

L’Afrique… vue d’Afrique ! des cinémas qui résistent

Cette édition aura été marquée par différentes tendances. Pour commencer : un retour sur l’histoire du continent proposé par un certain nombre de films.

Le cinéma est un moyen de se réapproprier son histoire, de la faire connaître et dans certains cas de la faire exister. D’où la nécessité que le continent produise ses propres images, et le combat des réalisateurs pour que leurs films existent. Le film Da Monzon la conquête de Samanyana de Sidy Diabaté en est l’illustration.

Autre tendance : des films qui permettent de poser le débat, sur différentes problématiques : migration, religion, relations hommes-femmes, situations politiques,… sans détour et sans censure, des films aux propos forts. On peut citer à titre d’exemple notamment les films tunisiens Vivre de Walid Tayaa et Tiraillement de Najwa Slama. Ce dernier film a d’ailleurs reçu le prix du meilleur court métrage de la part du jury jeune et de la part du public !

Enfin, un phénomène se confirme : l’arrivée d’une jeune génération de réalisateurs qui ont à dire, à s’exprimer sur le continent. C’est particulièrement vrai au niveau des documentaires et des courts métrages. Cette jeune génération nous livre des films énergiques qui témoignent de faits de cultures, qui dénoncent et abordent de front des sujets pas faciles. Des films marqués par la volonté de témoigner de la richesse du continent, de faire bouger les choses.

Malgré un contexte pas facile parfois, les cinémas d’Afrique résistent… ils ont de l’avenir !

Le jury du public a récompensé pour le meilleur long métrage le film Teza de Haïlé Gerima (Ethiopie) ; pour le meilleur film documentaire le film Koukan Kourcia, le cri de la tourterelle de Sani Elhadji Magori (Niger) et pour le meilleur court métrage Tiraillement de Najwa Slama (Tunisie).

Le jury jeune a primé pour le meilleur long métrage le film Le poids du serment de Kollo Daniel Sanou (Burkina Faso) et pour le meilleur court métrage Tiraillement de Najwa Slama (Tunisie).

 

Une fréquentation en hausse

Le festival connaît une hausse de sa fréquentation. Le tout public s’est bien mobilisé avec une fréquentation importante des temps forts comme l’ouverture, la clôture ou comme les séances de 20 h. Les séances de 11h30 ont également bien fonctionné.

Cette hausse est notamment importante au niveau du jeune public. Les séances spécifiques proposées pour les plus jeunes ont fait salle comble. Les enseignants du primaire se sont particulièrement mobilisés autour du thème proposé cette année : le conte. Il a été l’objet de rencontres avec Amadou Ndaw, conteur du Sénégal, et Sarah El Ouni, conteuse franco-tunisienne (porteur de projet Bled en 2009). Le conte était également le fil conducteur des films proposés.

Par ailleurs, les rencontres avec les réalisateurs salle Chemellier ont été très suivies. Ces moments ont donné lieu à des débats de qualité. A saluer : l’implication des réalisateurs présents, toujours disponibles pour rencontrer le public et expliciter leur démarche, leur film.

 

Le festival : une plate-forme pour les professionnels du cinéma

Le festival cinémas d’Afrique est un rendez-vous important pour les professionnels.

Etaient présents au festival les membres du Films Afrique Réseau, réseau de distributeurs et de diffuseurs qui travaille sur trois pays d’Afrique : le Burkina Faso, le Mali, le Sénégal, et la France. Leur présence aura permis de faire connaître leur initiative à l’ensemble des réalisateurs invités.

Par ailleurs, pour les professionnels du cinéma africains, cette édition aura permis de se rencontrer autour des questions de distribution et de diffusion des films en Afrique. Un atelier a été organisé sur le sujet avec la participation de l’ensemble des invités du festival.

La présence de programmateurs au festival est également à souligner. Nombre de films programmés à Angers ont ainsi été repérés, des contacts entre diffuseurs et ayants droits ont été établis. Un certain nombre de films seront sans aucun doute programmés en France et ailleurs !

 

Une jeunesse en marche !

Autre fait marquant de cette édition : la forte participation et implication de jeunes de toutes origines, de tous parcours au festival.

Avec le jury jeune, ce sont 21 jeunes qui se sont impliqués toute la semaine pour visionner les films, prendre le temps d’échanger avec des spécialistes des cinémas d’Afrique, débattre afin d’attribuer le prix du meilleur court métrage et le prix du meilleur long métrage. Des jeunes de plus d’une dizaine de nationalités différentes qui ont réussi à s’accorder pour attribuer le prix du court métrage à Najwa Slama, Tunisie pour son film Tiraillement et le prix du long métrage à Kollo Daniel Sanou, Burkina Faso pour son film Le poids du serment.

Ont également participé activement au festival les jeunes porteurs de projet Bled, qui ont valorisé leurs initiatives pendant la semaine. Expositions de photos, temps d’échange, danse, projections au Gaumont Variétés, lecture de contes et poèmes. Des moments qui auront marqué le festival par la force des propos de ces jeunes sur les cultures d’Afrique. Une jeunesse en marche qui invite à repenser les liens de l’Europe à l’Afrique, avec justesse, grande pertinence et parfois impertinence !

 

Le festival : une oeuvre collective qui fédère les énergies !

Fait sans précédent : ce sont plus d’une centaine de bénévoles qui ont répondu à l’appel du festival !

Une implication de chacun sans laquelle cet événement ne pourrait pas avoir lieu.

Le renforcement de la vie de l’association à l’année n’est sans doute pas étranger à cette forte mobilisation. En effet, pour une bonne partie des bénévoles, l’implication à Cinémas et Cultures d’Afrique se fait toute l’année et le travail de préparation au festival se fait au quotidien depuis plusieurs mois.

Ils ont pu pendant le festival rencontrer les invités, nombreux cette année, qui étaient vraiment accessibles et disponibles pour échanger avec chacun, et qui par leur présence et contribution ont vraiment enrichi le festival.

Autant de liens tissés qui font la force du festival, qui constituent sa colonne vertébrale. Une œuvre collective lieu d’échanges, de rencontre, de curiosité et d’enrichissement réciproque.

 

Le festival 2011 en chiffre

Total fréquentation du festival : 15 410 personnes

Compétition et cérémonies ouverture et clôture du 12 au 17 avril

  • 18 films, 11 pays représentés
  • 19 séances au Gaumont Variétés
  • 2 projections au Centre de Congrès
  • 148 passeports, votant pour les prix du public
  • 21 membres du jury jeune

6200 spectateurs

Programme jeune public du 11 au 16 avril

  • 2 programmes, 3 courts métrages, 1 long métrage
  • 47 établissements
  • 2330 spectateurs
  • Rencontres conte : 755 élèves

> Rencontres conte avec Amadou Ndaw, du Groupe Image et Vie de Dakar,

> Sénégal : 400 participants

> Rencontre conte avec Amadou Ndaw et Sarah El Ouni : 355 participants

Projets Bled

2800 personnes

Repas convivial, Salons Curnonsky

250 personnes

Parade musicale et déambulation, centre ville d’Angers

300 personnes

Espace rencontre, salle Chemellier

3100 personnes

600 participants pour les rencontres avec les réalisateurs

Décentralisations

560 personnes